Auteur :
H. R.
jeudi 09 avril 2015 21:19
Le fait que le Gabon ait remporté l’organisation de la prochaine édition de la Coupe d’Afrique des nations, la 31e édition, remet en cause les relations entre Mohamed Raouraoua, président de la FAF et membre de l’exécutif de la CAF, et son «ami» Issa Hayatou, président de la plus haute instance du football africain. Pas plus d’un mois, tous les médias algériens évoquaient les mauvais rapports entre les deux hommes, au point où on avait même spéculé sur la candidature du président de la FAF aux élections de l’exécutif de la FIFA. Finalement, Raouraoua n’a pas souhaité se porter candidat, préférant se concentrer sur le dossier de la CAN-2017. Au final, l’Algérie est sortie bredouille. Elle n’aura ni un représentant au niveau de l’exécutif de la FIFA ni l’organisation de cette CAN qui tenait à cœur au président de la République. Bref, cet échec n’est pas la fin du monde puisque le pays est resté debout après une décennie noire pleine de problèmes. Seulement, il faudra en tirer les leçons nécessaires. Les observateurs et les spécialistes pensent que Raouraoua en a fait plus confiance à son ami intime, Issa Hayatou, qui aurait, selon les membres de la délégation algérienne, géré la situation pour que le Gabon remporte le tournoi. La question qui reste posée, se porter candidat à la présidence de la CAF serait-il la meilleure possibilité pour Raouraoua de répondre à son ami ? Nul ne peut le savoir, mais une chose est sûre, c’est la seule alternative qui lui reste, sinon il n’en fera pas long feu au niveau de la CAF.
Bouchamaoui accusé d’avoir semé la zizanie entre les deux hommes
Ceux qui ont suivi avec intérêt les relations Hayatou- Raouraoua diront que celles-ci ont tout le temps été bonnes, voire excellentes. Raouraoua a toujours été un allié important pour Hayatou, qui en avait une confiance totale à son égard, un fidèle au chef. D’ailleurs, c’est grâce à une résolution présentée par Raouraoua au congrès de la CAF, en septembre 2013, que Hayatou a pu consolider son poste de président face à l’influence de l’Ivoirien, Jacques Anouma. Cette résolution consistait à interdire aux membres de l’exécutif de la CAF non élus de se porter candidat pour la présidence de l’instance. Cela a été bénéfique pour le président de l’instance africaine qui s’est présenté tout seul aux élections. Les connaisseurs évoquent le nom du Tunisien, Tarek Bouchamaoui, d’avoir été derrière le conflit Hayatou- Raouraoua. Ce bonhomme qui a été le bourreau de l’EN lors de la CAN-2013 en Afrique du Sud, quand il était président de la commission d’arbitrage, avait donné des instructions fermes aux arbitres d’éliminer l’Algérie. C’était flagrant lorsqu’on sait que les Verts avaient été privés de trois penaltys durant les deux premiers matchs face à la Tunisie puis le Togo. C’est cet homme-là qui aurait donc remonté Hayatou contre Raouraoua, lui faisant savoir que le président de la FAF était dangereux et qu’il allait le liquider pour prendre sa place.
Raouraoua déclarait à chaque fois : «Tant que Hayatou est là, je ne me porterai pas candidat à la CAF»
Et pourtant Raouraoua disait tout le temps à travers la presse : «Tant que Issa Hayatou est là, je ne me porterai pas candidat à la présidence de la CAF.» Ses déclarations ont-elles été insuffisantes pour donner de l’assurance à Issa Hayatou ? Peut-être oui, puisqu’il semblerait que Hayatou a pris très au sérieux les propos de Tarek Bouchamaoui.
A sa sortie de la salle, Raouraoua disait : «Il m’a trahi, il m’a trahi !»
Selon les informations en notre possession, le président de la FAF en avait confiance à Issa Hayatou qui lui avait promis de remporter l’organisation de la CAN. Raouraoua était au Caire et était serein puisqu’il s’attendait à ce que le dossier en béton présenté par l’Algérie allait suffire pour convaincre la CAF, sans oublier les assurances de Hayatou. A l’annonce du Gabon comme pays hôte de la prochaine édition de la CAN, Raouraoua était surpris. Il n’en revenait pas. Selon les mêmes échos, il a vite quitté la salle. Il ne cessait de répéter : «Il m’a trahi, il m’a trahi !», faisant allusion à Issa Hayatou. A partir de là, on peut dire que Raouraoua n’a plus rien à perdre pour présenter sa candidature.
Et dire que les élections de la CAF auront lieu au Gabon !
Mais pour les élections, les choses ne vont pas être faciles pour Mohamed Raouraoua s’il décide de se porter candidat. La raison est bien simple, car ces dernières vont avoir lieu au Gabon pendant la 31e édition de la Coupe d’Afrique des nations. Ça risque en effet d’être compliqué dans ce cas là, mais à la suite du compromis entre les deux hommes sur la non candidature de Mohamed Raouraoua aux élections de la FIFA et le choix porté vers le Gabon, ça risque de chauffer entre les deux hommes.
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