Prévue à Guangzhou, troisième ville de Chine où il a été entraîneur pendant trois saisons, notre rencontre avec l’entraîneur italien Marcello Lippi a finalement eu lieu en Italie. Le champion du monde nous a reçus dans sa ville natale, Viareggio, après avoir résilié son contrat avec le club chinois avec lequel il a gagné trois titres de champion et la Ligue des champions asiatique. L’ancien entraîneur de la Juventus nous a parlé de plusieurs sujets dont le football italien, le Mondial-2014 et aussi la rencontre de l’Algérie face à l’Allemagne.
M. Lippi, on vous remercie tout d’abord de nous avoir accordé cette interview…
Ya pas de quoi !
C’est en arrivant dans cette charmante ville de Viareggio que nous avons compris pourquoi Lippi est revenu ici…
Oui, d’autant plus qu’il fait beau, il y a du soleil. Ce n’est pas le temps qu’il faisait il y a quelques jours. Vous avez de la chance que notre rendez-vous ait coïncidé avec une belle journée.
Parlons du championnat italien qui a connu une importante régression ces dernières années, qu’en pensez-vous ?
Quand on parle du championnat italien, il ne faut pas mélanger les choses. Actuellement, il y a beaucoup de joueurs de différentes nationalités dans le championnat italien, des entraîneurs étrangers et même des dirigeants qui ne sont pas italiens. On ne peut donc pas parler dans ce cas de championnat italien. Ce n’est pas le football italien au sens propre. Quant à la sélection, elle a été éliminée en 2010 et 2014 au premier tour de la Coupe du monde. Actuellement, les équipes U21 et U20 sont capables de relever le défi avec l’entraîneur Antonio Conte. Le football italien n’est pas si mauvais que ça en ce moment.
Comment voyez-vous le match retour de Ligue de champions entre la Juventus et Dortmund ? (NDLR, entretien réalisé avant le déroulement de la rencontre)
Très difficile, bien entendu. Il ne faut pas oublier par contre qu’à chaque fois que la Juventus rencontre Dortmund, elle gagne. Il est clair qu’avec ce score de 2 à 1 à domicile, tout reste possible du moment que l’équipe allemande n’a besoin que d’un but. Pour ce faire, elle doit attaquer et laisser des espaces derrière sachant que cette équipe possède une défense moyenne. Alors que la Juventus est au top, elle peut gagner même à Dortmund comme cela s’est passé avant.
Quelle est la clef de cette rencontre à votre avis ?
La clef se trouve dans les mains de l’entraîneur et des joueurs, pas chez ceux qui suivent le match à la télévision.
En championnat, la Juventus a creusé l’écart sur son dauphin, peut-on dire que le titre est déjà joué ?
Je pense que oui, tout d’abord parce que le titre n’échappe pas à la Juventus lorsqu’elle est leader. Secundo, la Vieille Dame est trop forte cette saison, en dépit de quelques résultats négatifs. Elle est la meilleure équipe du Calcio tout simplement.
C’est la Juventus qui est trop forte sont-ce les autres qui sont faibles ?
Non, c’est la Juventus qui est forte. Les autres clubs manquent de quelque chose, que ce soit sur le plan humain ou la volonté et l’envie de gagner.
Comment expliquez-vous la situation de la Roma ?
Roma, qui a réalisé un début exceptionnel, jouait le meilleur football de Serie A, sans oublier certains petits clubs comme Sassuolo qui pratiquent du beau jeu. Mais la Roma a déçu par la suite en enchaînant les faux pas. En janvier, elle était collée à la Juventus, maintenant elle s’est éloignée.
Que lui manque-t-il pour qu’elle revienne en force en championnat ?
Je ne sais pas franchement, je ne vais pas me mêler de sujets qui ne me concernent pas pour dire qu’à telle ou telle équipe, il manque ceci ou cela. Cela relève des prérogatives des entraîneurs des clubs concernés comme la Roma, le Milan ou l’Inter.
Parlons de votre expérience à la Juventus, quels sont les moments forts qui ont marqué votre passage dans ce club ?
Plusieurs. La première partie était extraordinaire. En moins de cinq ans, nous avons réussi à gagner le titre de champion et la Ligue des champions la saison suivante. Par la suite, on a gagné le titre de champion du monde des clubs. C’était une période faste pour nous. On a gagné plus tard deux titres du Calcio et on est arrivés à la finale de la Ligue des champions. Quand je pense qu’on a joué quatre fois la finale de C1, je suis très fier, mais le plus triste, c’est de ne l’avoir gagné qu’une seule fois. Cela dit, réussir à atteindre le sommet du football mondial en l’espace de trois ans seulement est une chose exceptionnelle dans mon parcours d’entraîneur.
A votre avis, la Juventus est-elle entre de bonnes mains pour qu’elle puisse être sacrée sur le plan européen ?
Que voulez-vous dire par là ?
Je parle de l’entraîneur, bien évidemment…
Oui, Allegri a prouvé qu’il est un bon entraîneur. La Juventus est, en effet, entre de bonnes mains, ce qui lui permettra de continuer à briller sur le double plan local et européen. En Europe par contre, la Juventus devra gagner quatre matches contre de grandes équipes pour qu’elle puisse retrouver la confiance.
Comment voyez-vous la situation des deux clubs de Milan ?
Je pense qu’ils sont dans une période de convalescence. Les responsables essayent de reconstruire leurs équipes, et cela prend du temps. Il y a des solutions, comme par exemple le changement de l’entraîneur, comme cela a été le cas de l’Inter. L’arrivée de Mancini et le recrutement de jeunes joueurs est une bonne chose. S’ils arrivent à se qualifier en Ligue des champions ce sera déjà un exploit. Idem pour le Milan. Inzaghi avait la confiance des dirigeants du club, de Galliani en passant par Berlusconi, mais les blessures de plusieurs de ses joueurs lui ont compliqué la tâche. J’ai souhaité voir le Milan jouer avec le même effectif huit matchs consécutifs sans blessures, il aura certainement son mot à dire.
D’aucun disent que dans le cas d’un licenciement d’Inzaghi, Lippi sera prêt à prendre l’équipe, qu’en pensez-vous ?
Non, Lippi l’a bien dit par le passé, je le dis encore aujourd’hui, je ne prendrai aucun club italien. Actuellement, je reste chez moi pour me reposer. Si je reçois une offre d’une sélection qui me convient, je ne dirai pas non.
Une sélection pas forcément européenne ?
Pourquoi pas ? Je reste ouvert à toutes les possibilités.
A votre avis, le Mondial-2006 est-il la meilleure consécration dans l’histoire de la sélection italienne ?
Toutes les consécrations de l’Italie en Coupe du monde sont importantes. Le Brésil est le pays du football, n’est-ce pas ? Il a gagné cinq fois la Coupe du monde, l’Italie en a remporté quatre et en a perdu une contre le Brésil en 1994 au terme de la série des tirs au but. Si nous l’avions gagnée, on serait premiers devant le Brésil, c’est pour vous dire combien le football italien est fort.
Lippi a construit une équipe forte qui a gagné le Mondial-2006, peut-on dire aujourd’hui qu’Antonio est en passe de réaliser le même projet ?
C’est ce qu’on espère, les premiers pas sont encourageants. Mais il y avait de grands joueurs dans l’équipe que j’ai dirigée. Trois sont toujours dans l’équipe, Pirlo, Buffon et Di Rossi. Il y avait aussi Del Piero, Totti, Cannavaro, Nesta, Gattuso et Zambrotta. Ce sont des joueurs exceptionnels individuellement et collectivement. Avec des joueurs pareils, vous arrivez au sommet et gagnez des titres.
L’Italie a déçu lors du dernier Mondial au Brésil, n’est-ce pas ?
Si on parle de l’échec de la sélection en 2014, on devra parler aussi de celui de 2010 en Afrique du Sud lorsque j’étais sélectionneur. C’est ça le football, vous pouvez gagner comme vous pouvez perdre.
Avez-vous suivi les matchs de la sélection algérienne lors du dernier Mondial ?
Non, je n’ai pas regardé les matchs de l’Algérie.
Même la rencontre des huitièmes contre l’Allemagne ?
Même ce match, je ne l’ai pas vu. Mais je sais que l’Algérie a réalisé un grand match et une bonne Coupe du monde.
Les spécialistes l’ont qualifié de match le plus difficile pour les Allemands, qu’en pensez-vous ?
Oui, la sélection algérienne a montré un bon niveau dans le Mondial. Le football algérien est en nette progression, il y a plusieurs joueurs exceptionnels et importants. Je souhaite à votre équipe de remporter un titre important.
L’Algérie a été justement éliminée en quarts de finale de la CAN par la Côte d’Ivoire. Ce qui a généré une grosse déception pour le peuple algérien qui s’attendait à une consécration, après ce grand Mondial…
Le football africain a évolué ces derniers temps. Avant, presque tous les entraîneurs étaient des étrangers, maintenant l’entraîneur local commence à gagner la confiance. Les joueurs africains qui ont fait la gloire de leurs sélections dans les années passées sont revenus pour transmettre leur expérience pour les jeunes joueurs de leurs équipes, c’est une chose importante.
Connaissez-vous quelques joueurs algériens ?
Algériens ?
Oui…
Il y en a un seul précisément, j’avais l’honneur et la chance de l’avoir dans mon équipe, c’est Zinédine Zidane. Ces 40 dernières années, Maradona est incontestablement le meilleur et Zidane est le meilleur de ces 20 dernières. C’est une personnalité exceptionnelle, très intelligent et modeste à un point inimaginable. Son parcours est marqué par deux coups de boule, sans diminuer de ce qu’il a donné sur le rectangle vert.
Avant ce coup de boule contre Materazzi, les Français disaient que Zidane est Français, et après cette finale perdue contre l’Italie, ils l’ont tous attaqué et qualifié d’Algérien, qu’en pensez-vous ?
Je crois que Zidane a eu l’occasion de s’expliquer sur ce coup de boule. Je l’ai rencontré plusieurs fois après le Mondial-2006, et à aucun moment on n’a parlé de sa défaite ou de la victoire de l’Italie, même pas de son coup de boule.
Qu’est-ce qui le distingue des autres joueurs ?
Sa modestie, son intelligence, l’esprit de groupe… Ce qui n’est pas rien.
Zidane est l’entraîneur de l’équipe réserve du Real Madrid, un commentaire…
Il y a des hommes comme Zidane, lorsqu’ils veulent une chose, ils réussissent. Parce que tout simplement leur vigueur, leur modestie et le respect des autres fait qu’ils sont capables de gérer les choses comme il se doit. Si Zidane veut devenir un grand entraîneur, ce ne sera pas difficile pour lui.
Je vous ai parlé de joueurs algériens, vous m’avez cité directement Zidane alors qu’il a la nationalité française et a joué pour les Bleus. Cela veut-il dire que vous l’avez déjà entendu parler de l’Algérie ?
Quand on était ensemble à la Juventus, je dînais tous les jours à Turin, une ville qui compte beaucoup d’immigrés. De retour à la maison, j’aperçois Zidane en train de jouer au foot avec des amis algériens en plein milieu de la route, à 23h30. Je m’arrête et je lui dis : «Zinédine, qu’est-ce que vous faites là à une heure aussi tardive ?», et il me répond : «Ce sont mes amis de mon pays l’Algérie». C’est ça Zinédine Zidane.
C’est la raison pour laquelle il a gagné la sympathie des Algériens grâce à son talent sur le terrain et sa modestie en dehors du rectangle vert…
Tout à fait, ses grandes qualités, sa modestie, son intelligence le rendent exceptionnel.
Y a-t-il un autre joueur algérien que vous connaissez ?
Oui, il a marqué l’histoire, presque dans le même poste que Zidane. Il s’agit de Madjer, j’espère avoir bien prononcé son nom. C’était un grand joueur, j’ai eu l’occasion de le rencontrer lors de matchs caritatifs que nous avons joués à travers le monde. C’est un joueur élégant.
Il a marqué l’histoire du football grâce à son but en finale de la Ligue des champions…
La talonnade, n’est-ce pas ?
Vous entretenez des rapports exceptionnels avec Gattuso, alors que vous ne l’avez jamais entraîné en club...
C’est une expérience exceptionnelle que j’ai eue avec Gattuso en sélection, avec d’autres joueurs comme Zambrotta, Cannavaro, Buffon, Pirlo ainsi que Totti et Del Piero. On a construit une bonne équipe. En plus de ses qualités techniques et physiques, il y avait aussi des liens d’amitié et de complicité. Quand vous voyez Gattuso venir me donner l’accolade lorsque j’ai annoncé mon départ, vous comprenez la qualité de nos rapports. C’est la raison qui m’a poussé à revenir dans l’équipe, alors que je n’allais pas le faire. Toutefois mon retour en sélection, après avoir gagné la Coupe du monde avec l’Italie, a été une erreur.
Dans un entretien que vous nous avez accordé avant la phase finale de la Coupe du monde 2014, vous avez dit que la Fédération algérienne vous avait contacté pour prendre en main la barre technique des Verts, que s’est-il passé ?
Oui, c’est vrai. J’ai reçu un appel téléphonique à l’époque de quelqu’un qui soumis l’idée d’entraîner la sélection algérienne. Je lui ai dit non, du moment que j’étais déjà entraîneur en Chine.
Si une deuxième proposition vous parvient à l’avenir, quelle sera votre réponse ?
Pour le moment, je n’ai rien reçu. Donc je ne peux pas me prononcer, je préfère parler de choses concrètes.
Parlons de votre expérience en Chine, vous avez gagné trois titres locaux et une Ligue des champions asiatique, comment jugez-vous votre parcours ?
C’est une belle expérience. En trois ans et demi, nous avons réussi à bâtir une équipe solide et compétitive. On était la meilleure équipe de Chine, on a gagné le titre de champion ainsi que la Ligue des champions d’Asie qui était un rêve pour eux. Le président du club est venu une fois me voir pour me dire : «Est-il possible de gagner la Ligue des champions dans cinq ans ? ». Je lui ai dit : «Pourquoi pas, on va essayer.» L’énorme progrès réalisé par ce club fait de lui le premier en Asie actuellement. Il y avait un lien fort également avec le public. Tous nos matches se jouaient devant 50 000 supporters.
Quelles sont les caractéristiques du football chinois ?
L’organisation, l’assimilation et l’application des consignes de l’entraîneur. En Chine, il n’y a pas la culture du football, les enfants ne jouent pas au foot. Ils préfèrent le ping-pong et d’autres disciplines. Ce qui rend le travail un peu difficile. Mais les choses évoluent, il y a 13 entraîneurs étrangers sur 18 là-bas.
Comment voyez-vous la nouvelle expérience de Fabio Cannavaro dans le coaching ?
C’était un grand joueur avec une forte personnalité. Il n’a pas beaucoup d’expérience dans le monde du coaching, certes, mais je l’ai aidé, en lui donnant quelques conseils pour pouvoir réussir dans sa nouvelle expérience. J’ai quitté le club, mais le staff technique est resté le même et sous ses ordres. Il ne va pas rencontré de problèmes, il a une bonne équipe, un staff exceptionnel, et lui a de grandes qualités.
Quel est le meilleur joueur que vous avez entraîné ?
Zinédine Zidane.
Après Zidane ?
Non, il n’y a pas de deuxième, il y a seulement le numéro un qui est important.
Qui est le meilleur entraîneur actuellement ?
Le meilleur actuellement est Carlo Ancelotti, il a une expérience exceptionnelle en tant que joueur et accumule une grande expérience dans le monde du coaching. Il a tout gagné, la Ligue des champions, la Coupe du monde des clubs et d’autres titres. Il a beaucoup de qualités, une simplicité dans son rapport avec les joueurs et les stars.
Ancelotti a dit que Ronaldo est incontestablement le meilleur joueur du monde, qu’en pensez-vous ?
Si vous étiez entraîneur du Real, vous diriez que Ronaldo est le meilleur, et si vous êtes entraîneur du Barça, vous diriez que c’est Messi le meilleur. En réalité, ce sont les meilleurs au monde.
Par quoi se distinguent Ronaldo et Messi ?
Ronaldo est un joueur dont le nombre de buts dépasse celui des matches joués. Donc il est le meilleur. S’il joue 80 matchs, il marque 100 buts. Messi possède de son côté ses propres qualités. Je pense qu’ils sont ensemble les meilleurs joueurs du monde, bien qu’ils soient différents.
Le Ballon d’Or gagné par Ronaldo est donc mérité…
Absolument, il le mérite, comme c’était le cas pour Messi avant lui. Si l’un d’eux le gagne la saison prochaine, je ne serai pas étonné.
Il y a Messi et Ronaldo, y a-t-il d’autres, à l’instar de Robben ?
Il existe d’autres grands joueurs, Ibrahimovic par exemple pouvait gagner le Ballon d’Or, s’il n’était pas né en Suède, un pays qui n’a pas de traditions dans le football. Même Ronaldo est né au Portugal, un pays absent dans les consécrations importantes. Pour gagner le Ballon d’Or, il faut être le meilleur et remporter des titres européens, la Coupe du monde et la Coupe d’Europe en club ou avec la sélection.
A votre avis, le Bayern Munich possède-t-il le meilleur projet actuellement en Europe ?
Oui, le Bayern est parmi les trois meilleurs clubs du monde actuellement. Je suis avec ceux qui disent que dans le cas où le Bayern affronte le Real et que les deux équipes se donnent à 100 % de leurs moyens, le Bayern l’emportera. Mais les surprises existent, le Real a battu 4 à 0 le Bayern qui était dans un jour sans. Sans oublier le fait que l’entraîneur puisse exploiter certains points en faveur de son équipe.
Cinq équipes sont qualifiées en Europa League et une autre en Ligue des champions, peut-on parler d’un retour du football italien en Europe ?
Au début, on parlait du recul du football italien, maintenant on parle du retour des équipes italiennes en Europe. Le football, c’est des périodes. Dans les années 1990, la Juventus et le Milan AC ont animé pas moins de 7 finales de Ligue des champions. C’est de moins en moins au fil des années.
Pouvez-vous nous donner votre onze préféré ?
Non, je ne peux pas.
C’est aussi difficile que ça ?
Si vous me l’auriez demandé un jour plus tôt, j’aurais eu le temps de réfléchir, en cinq minutes, c’est impossible.
Laissons le football de côté et parlons d’autres choses. Quelle est votre musique préférée ?
La musique italienne me plaît. J’aime bien écouter «Mina», Lucio Battisti. Même les jeunes d’aujourd’hui écoutent ces deux chanteurs, c’est ma musique préférée.
Votre repas préféré ?
(Il rit.) Je suis un amateur de poisson.
Quelle est la plus belle ville du monde à votre avis ?
Quand on prend l’aspect historique en considération, on ne peut choisir une autre ville que Roma.
Quel est votre acteur préféré ?
Sur le plan artistique et professionnel, je dirais Robert De Niro, c’est une personnalité exceptionnelle.
(On lui montre la photo de Hassan Shehata.)
C’est l’ancien sélectionneur d’Egypte, c’est un ami à moi.
C’est Hassan Shehata…
Oui, je me rappelle de son nom, je l’ai rencontré dans le cadre de ma visite en Egypte pour animer une conférence de presse sur invitation de la Fédération égyptienne. Il est venu me serrer la main. Je l’ai affronté aussi en Egypte, sans oublier en Coupe des Confédérations où nous avons été battus 1 à 0. C’est un grand entraîneur.
Il a remporté trois titres consécutifs de champion d’Afrique…
Tout à fait.
Quel est le secret de votre cigare ?
Ce n’est pas un secret, mais une habitude, j’aime bien le cigare. Celui-ci est spécial, je l’ai fumé après notre victoire en 2006. Je ne fume pas sur les terrains ou sur le banc, mais cette fois, c’était très spécial. Lorsque nous avons brandi le trophée à Berlin, les joueurs étaient en train de fêter le titre sur le rectangle vert, je l’ai fumé au centre du terrain.
Quelle est la marque préférée de Lippi ?
Je fume ce cigare depuis 25 ans, ça s’appelle Mercator, c’est une marque danoise.
On lui demande de nous commenter certaines vidéos…
C’est notre demi-finale de Coupe du monde des clubs au Maroc. On s’est qualifiés grâce à une victoire de 2 à 0 contre un club égyptien, on a affronté le Bayern Munich de Pep Guardiola. On a montré un bon niveau mais on s’est inclinés 3 à 0. Là, j’étais jeune. C’était lors de la saison 74-75 avec l’équipe de Sampdoria, c’est une belle expérience.
Voilà Zizou !
Là j’étais jeune entraîneur, j’avais 46 ans. Zidane portait le maillot du Real Madrid. J’ai affronté cette équipe trois fois dont une en finale. On a perdu à Madrid, avant de renverser la vapeur à Turin.
Ce sourire envers Zidane signifie la qualité de vos rapports entre vous…
Oui, il y a un grand respect entre nous.
Idem pour Totti, le respect et tout, c’est un grand joueur lui aussi.
Là, c’est la finale de la Ligue des Champions à Rome en 1997, je suis fier d’avoir été le seul entraîneur à remporter des Ligues de champion européenne et asiatique.
Le premier match de Cannavaro en tant qu’entraîneur…
Oui, il est mon héritier en Chine. Lorsque j’ai décidé de mettre un terme à mon parcours en Chine, j’ai contacté Cannavaro pour lui demander de tenter une nouvelle expérience. Je lui ai laissé un staff technique avec qui j’ai travaillé durant trois ans. Cannavaro est capable de réussir et de gagner des titres. C’est la meilleure des choses que d’avoir gagné plusieurs titres sur le plan local et international, mais il n’y a pas de titre qui égale la Coupe du monde.
Zidane avec le drapeau algérien…
Oui, c’est cela la modestie et le respect. Zidane n’oublie jamais ses racines. Là, c’est le coup de boule de Zidane contre Materazzi. Personne n’est parfait.
Le match de l’Algérie contre l’Allemagne en Coupe du monde…
C’est le match le plus difficile sur tous les plans pour l’Allemagne en Coupe du monde. J’ai misé sur l’Allemagne, trois mois avant le coup d’envoi, mais le match de l’Algérie a été épuisant pour elle.
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