Auteur :
Moumen A.
dimanche 01 mars 2015 23:07
L'Etoile du Sahel, grâce à son buteur algérien Baghdad Bounedjah, s'est imposée hier après-midi sur le score de deux buts à un et revient à deux points du leader. L'attaquant algérien de l'Etoile, meilleur buteur du championnat tunisien, a frappé une première fois en remettant les pendules à l'heure, avant la pause face au Club Africain. L'attaquant algérien, qui a été supervisé par le sélectionneur national, a marqué les esprits dans ce grand classique du championnat tunisien. Bounedjah est parvenu aussi à donner l’avantage à son équipe en inscrivant le second but de la victoire pour L'Etoile du Sahel. Une grosse performance qui ne manquera pas d’interpeller l’entraîneur national.
Comme à l’aller, il est le bourreau des Clubistes
Ce duel au sommet qui a opposé le leader du championnat à son dauphin s’est terminé à l’avantage de l’Etoile qui revient à deux longueurs du club de la capitale. Baghdad Bounedjah, qui avait inscrit un doublé lors du match aller, a récidivité en signant la même performance lors de ce duel retour joué à Radès. Baghdad aura été, cette année, le bourreau des Clubistes. La presse tunisienne n’a pas tari d’éloges sur cet attaquant qui caracole en tête du classement des meilleurs buts du championnat avec 10 réalisations. Ayant déjà inscrit 3 buts en coupe, Baghdad en a donc marqué 13 cette année.
Il a gagné son duel face à Djabou et Belkaroui
Ce classique du championnat tunisien a été caractérisé par un match entre Algériens qui a mis aux prises le Club Africain d’Abdelmoumen Djabou et son camarade Hichem Belkaroui avec leur compatriote Baghdad Bounedjah. Buteur à deux reprises, c’est Bounedjah qui a eu le dernier mot, grâce surtout à son match énorme et son doublé qui a permis à son équipe de revenir dans la course au titre.
«Mon doublé n’est pas une réponse à Gourcuff, mais je dis
seulement que je suis là et j’espère avoir ma chance»
Tout d’abord, félicitations pour votre victoire d’aujourd’hui.
Merci à vous et à votre journal pour votre déplacement afin d’assister à cette rencontre. J’étais très heureux de vous voir ici. Pour revenir à la rencontre, je dirai qu’elle était très difficile. Les occasions étaient très rares. Dieu merci, j’ai réussi à marquer deux buts et sortir vainqueur de ce duel. Ce qui nous permet de réduire l’écart au classement.
Il y avait une grosse pression, c’était un match à six points, comment l’avez-vous géré ?
Oui, c’est un match décisif, ce qui explique toute la pression qui pesait sur nous. On était obligés de gagner, on n’avait même pas le droit à un nul. On a réduit l’écart à deux points, maintenant, il faut se concentrer sur les matches qui restent afin de devenir leaders du championnat.
Pouvez-vous nous raconter le premier but que vous avez marqué ?
Disons que j’ai utilisé une technique spéciale. Je dribble le défenseur et j’envoie le ballon dans la lucarne opposée. Dieu merci, j’ai réussi à m’offrir un doublé.
Le second était plus beau, qu’en pensez-vous ?
L’adversaire ne s’attendait pas à ce que je marque de cette manière. Oui, c’était un beau but, et le plus beau, c’est qu’on était en infériorité numérique à ce moment. Ils ne s’attendaient pas à une telle réaction. Je suis très heureux d’avoir marqué ce doublé.
Décrivez-nous l’action…
C’est un exercice que j’ai l’habitude de travailler aux entraînements et qui nécessite de la vitesse d’exécution. J’ai frappé instantanément en direction des buts, comme on le fait souvent aux entraînements.
Vous avez vécu un passage à vide avant cette rencontre, peut-on parler de déclic après ce doublé ?
Je ne suis pas le seul, je pense que c’est toute l’équipe qui a vécu cela. On a besoin d’un match comme celui-là pour se débarrasser de cette mauvaise passe. Je crois que cette victoire est tombée à pic. Gagner contre une grande équipe sur son terrain et devant son public est très important pour nous sur le plan mental.
Peut-on dire que ce doublé est une réponse au sélectionneur Gourcuff qui continue de vous ignorer ?
Non, ce n’est pas une réponse au sélectionneur, ce sont des choix que je respecte. Je suis en train de montrer mes qualités et prouver que je suis toujours là. Et la balle est dans le camp de l’entraîneur, il est le seul habilité à faire des choix. Mais je ne vous cache pas ma déception de ne pas être appelé pour la dernière CAN. J’ai participé au dernier stage et j’attendais avec impatience ma convocation qui n’est pas venue finalement. Dieu merci, je suis revenu et j’ai dépassé cette période difficile.
Vous semblez très affecté…
Oui, j’étais affecté au point où j’ai perdu l’envie de m’entraîner avec mon club. C’était une période difficile que je ne voudrais pas revivre. Heureusement que je l’ai dépassée.
On dit que le sélectionneur était très en colère contre vous lors de la rencontre contre l’Ethiopie où vous n’avez pas effectué une passe pour l’un de vos coéquipiers. Et c’est à cause de cela qu’il ne vous a pas convoqué depuis…
(Il rit) C’est à cause d’une passe que je suis plus convoqué ? Je ne crois pas à cela. Peut-être que je ne lui conviens pas tactiquement et les plans qu’il utilise. Mais je reste optimiste à ce qu’il me donne une seule chance pour que je puisse prouver que je mérite de porter le maillot de l’Equipe nationale.
Vous attendez à être convoqué au tournoi du Qatar qui se déroulera en mois de mars ?
Je l’espère. Si on m’appelle, je ne dirai pas non, mais je respecte les choix de l’entraîneur. J’étais jeune, et actuellement à 23 ans, je crois que le moment est venu de rejoindre un club professionnel. L’occasion se présente en attendant de finaliser la transaction.
Y a-t-il des contacts avec la Fédération ou le staff technique ?
Il n’y a aucun contact.
Pensez-vous que vous méritez une place en Equipe nationale ?
Je ne dirai pas que je serai titulaire à 100 %, mais je dirai donnez-moi une seule chance je ne la laisserai pas filer. Je ferai de mon mieux pour être au service de l’Equipe nationale. J’attends un signe de l’entraîneur.
Quand on vous verra dans un championnat européen ?
Je rejoindrai officiellement un club professionnel cet été, mais je ne vous donnerai pas plus de détails avant que tout soit finalisé. Mais je vous assure que c’est la dernière saison avec l’Etoile du Sahel.
Vous avez dit la même chose l’été dernier et vous êtes toujours à Sousse…
L’ESS ne voulait pas me lâcher. J’étais jeune, mais actuellement à 23 ans, je crois que le moment est venu de rejoindre un club professionnel en Europe.
Vous êtes fixé sur votre prochain club ?
Je dirai à 80 % oui, il ne reste que quelques détails à régler.
Ne craignez-vous pas justement que le fait d’avoir la tête à votre avenir est susceptible d’influencer votre rendement actuellement ?
Non, je n’ai rien à craindre. C’était le même cas l’été dernier, et je suis resté concentré sur mon travail au club. J’essaye de terminer en beauté ma saison en marquant le maximum de buts. J’en suis à dix, j’espère améliorer mes statistiques.
Que direz-vous au public algérien qui souhaite vous voir en sélection ?
Notre public est un connaisseur. J’espère faire partie de la sélection qui a donné beaucoup de joie au peuple algérien.
Avez-vous toujours la nostalgie de l’USMH ?
J’espère que le club harrachi retrouvera son aura avec le retour de Charef qui est un grand entraîneur.
Qu’est-ce qui s’est passé avec Belkaroui au début de la rencontre ?
On a eu une dispute, mais tout est rentré dans l’ordre à la fin du match. Belkaroui est un frère pour moi, on a joué ensemble à l’USMH pendant deux saisons, je suis fier de son amitié. Ce sont des choses qui arrivent lors des matches même en Europe, mais on oublie tout dès le coup de sifflet final.
Il était à terre et vous vous êtes dirigé vers lui, pourquoi ?
C’est mon frère comme je vous l’ai dit. Ce n’est qu’un match de foot.
Pensez-vous qu’il mérite une place, lui aussi, en sélection ?
Oui, il le mérite, nous n’avons pas un joueur de son niveau en sélection.
Benzarti (entr. Etoile du Sahel) :
«Il est le joueur que je ne pourrais jamais remplacer»
Le premier responsable de la barre technique de l’ESS, Faouzi Benzarti, nous a confié que Bounedjah est un joueur très important dans son dispositif tactique ajoutant au passage : «Bounedjah est le joueur que je ne pourrais jamais remplacer. Vous savez pourquoi ? Parce si je pense à le remplacer, il pourra marquer des buts. Parfois, il lui arrive de passer complètement à côté de son sujet, mais il parvient à marquer. C’est la raison pour laquelle je le laisse jouer jusqu’à la fin du match.» Et d’ajouter : «Il progresse, mais il doit savoir corriger certaines de ses lacunes. Part exemple, il a tendance à trop vouloir garder la balle.»
Zied Jaziri (directeur sportif) : «Il mérite sa place en sélection algérienne»
Pour sa part, le directeur sportif de l’ESS, Zied Jaziri, était très content par le succès réalisé par son team face au Club Africain. Evoquant la prestation de l’enfant d’Oran, Jaziri dira : «C’est un très bon joueur qui mérite amplement sa place en sélection algérienne, mais aussi dans un club européen.»
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