Auteur :
Moumen Ait Kaci Ali
jeudi 29 janvier 2015 22:02
Aïssa Mandi, irréprochable défensivement contre le Sénégal, revient dans cet entretien accordé au Buteur sur le succès arraché face aux Lions de la Téranga et nous parle aussi de ce quart de finale très chaud qui attend les Verts contre les Eléphants de Côte d’Ivoire. L’arrière droit rémois ne tremble pas et promet que ses camarades et lui mouilleront le maillot pour passer et, pourquoi pas, forcer leur destin pour offrir au peuple algérien un sacre qu’il attend depuis un quart de siècle.
Qu’avez-vous à dire sur cette victoire arrachée contre le Sénégal ?
C’est une victoire de groupe. On a été une équipe, on est restés soudés jusqu’au bout, on n’a pas eu énormément d’occasions, mais on a fait beaucoup de fautes, ce qui a donné des coups francs dangereux au Sénégal. Mais bon, dans l’ensemble on a été très solides défensivement, c’est ce qui nous a permis de ne pas encaisser et de marquer deux dans ce match. Sur ces deux buts, je crois qu’on a fait preuve de réalisme.
D’où provient cette agressivité retrouvée, vous qui n’avez rien cédé aux Sénégalais notamment dans les duels ?
Je crois que c’est surtout cette défaite concédée dans le temps additionnel contre le Ghana. Ça nous a vraiment piqués dans notre orgueil. On s’est dit qu’il fallait absolument relever la tête et qu’on n’avait pas le droit se faire éliminer au premier tour. Dès les premières minutes, on a montré une grande agressivité face à des Sénégalais costauds quand même. On est rentrés sur le terrain pour se qualifier tout simplement
Les critiques ont eu leur effet, on a senti un désir des joueurs à contredire sur le terrain, n’est-ce pas ?
Oui, après qu’elles soient fondées ou non, nous on savait aussi qu’on n’avait pas fait un bon match face au Ghana avec cette défaite cruelle concédée dans les dernières minutes, ça nous a vraiment mis un coup derrière la tête. Mais je crois que c’était la gifle qu’il nous fallait pour nous ressaisir et nous remettre bien en cause sur certains aspects. On a prouvé que notre groupe a du caractère. On est bien capables de renverser des situations difficiles, comme on l’avait fait aussi face à l’Afrique du Sud, et vous l’avez vu face au Sénégal. On n’a rien lâché, on s’est battus et on était vraiment dedans.
Pour certains, la CAN a commencé, surtout que vous avez montré une meilleure solidarité et une meilleure maîtrise de match face au Sénégal…
Elle a commencé depuis l’Afrique du Sud, mais c’est vrai qu’aujourd’hui (ndlr, mardi) contre le Sénégal, on a montré un meilleur visage. Sur le plan du jeu, on n’a pas trop dominé mais je crois qu’on a été très agressifs, on a compris qu’en Coupe d’Afrique, c’est comme ça qu’on peut gagner un match. La technique ne suffit pas, on a fait preuve aussi de cohésion de groupe exceptionnelle et d’une agressivité énorme dans les duels pour battre cette équipe du Sénégal qui est vraiment très dure à jouer.
La fête a commencé en Algérie, on croit en cette équipe et on veut aller jusqu’au bout…
C’est un plaisir, on fait du notre métier et on arrive à procurer du bonheur à des milliers de personnes qui nous soutiennent. Rien que pour cela, on ressent une énorme fierté d’avoir mouillé le maillot pour notre peuple. Que nos fans sachent qu’on est fiers d’eux et qu’ils comprennent que nous sommes ici pour les honorer inch’Allah, en essayant d’aller le plus loin possible.
Vous êtes sortis d’un gros groupe pas du tout facile, comment voyez-vous ce quart de finale ?
Vous savez, tous les matchs de la CAN sont difficiles et pénibles. On s’attend à une bataille physique et un combat sans merci, comme c’était le cas contre le Sénégal. Donc voilà, il faudra battre les meilleurs pour décrocher ce sacre africain.
Le fait d’avoir eu un jour de récupération de plus que les autres et de rester ici à Malabo vous arrange, non ?
Ça nous arrange, oui, parce que les conditions d’hébergement sont bien meilleures, l’état du terrain est parfait et les conditions climatiques sont favorables pour jouer au football. Après, a Malabo, Mongomo ou ailleurs, on va tout donner et il faudra se comporter comme des guerriers sur le terrain, comme on l’a fait contre le Sénégal.
Vous avez battu le Sénégal, une équipe qu’on présentait comme le favori, vous allez viser le titre, le peuple veut cette Coupe d’Afrique, peut-on rafler ce titre qu’on attend depuis 25 ans ?
Inch’Allah, on fera tout pour réaliser cet objectif. Vous savez, lorsqu’on joue une compétition comme ça, c’est pour aller au bout. On donnera tout pour ne pas avoir de regrets.
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